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mercredi 22 août 2012

Kawah Ijen et les porteurs de souffre

Notre trajet de Bondowoso à Sempol fut quelque peu épique. Nous décidons de ne pas trop nous presser hier pour rejoindre la ville de Sempol puisque de toute façon il est conseillé de voir Kawah Ijen au lever du soleil donc cela ne serait possible qu'aujourd'hui. Nous partons donc en direction du terminal des bus de Bondowoso. A peine arrivés là-bas, un minibus en partance nous demande si l'on va à Kawah Ijen. Il semble s'y rendre, donc après quelques négociations sur le prix du trajet (on savait que cela coûtait dans les 25000 roupies le trajet par personne), on monte dans le bus. Vous auriez vu nos mines satisfaites car le minibus en question ne comptait que 4 personnes... Mais nous nous sommes réjouis que quelques instants. Quelques kilomètres plus loin, le minibus nous dépose en nous disant de traverser un croisement et de prendre un autre bus... On paie 8000 roupies pour deux, ça ne valait pas plus (on avait vu les locaux payer 3000 chacun). Nous voici à un croisement, un minibus presque vide à l'arrêt et pas mal de locaux assis à l'arrêt. On demande à rejoindre Sempol. Le type du bus nous indique que c'est 20000 roupies pour deux. On accepte, on monte dans le bus, et là, comme par hasard, tout le monde monte dans le bus (on est 20 pour un bus pouvant compter 8 à 10 personnes). On se dit qu'on a dû se faire plumer et payer pour tous les locaux... Mais c'est le prix à payer pour rejoindre Sempol. Mais nous ne pouvions pas imaginer que ce bus allait encore une fois nous déposer dans une autre ville, qqs kilomètres plus loin. Autant dire qu'il pouvait aller se faire voir pour ses 20000 roupies, il n'en a reçu que 9000 ! On se retrouve donc encore une fois déposés sur le bord de la route à attendre un éventuel bus. Nous nous renseignons sur le prix à payer auprès d'un poste de police à proximité, normalement c'est 15000 roupies chacun. Un bus arrive au bout d'une demi-heure, mais bondé... Quelques locaux arrivent encore à s'entasser à l'intérieur, certains vont même sur le toit !!! On passe notre tour... Mais à quand le prochain bus ? :-(
Après encore presque une demi-heure, j'arrête une voiture et lui demande, avec l'aide d'un vieux monsieur, le prix pour nous emmener à Sempol. Finalement on prendra cette voiture pour 60000 roupies (10000 de commission pour le vieillard). Ce n'est pas cher payé (environ 6€) vu l'état des routes, enfin si l'on peut appeler ça une route. Il n'y a que des trous, et de la caillasse. D'ailleurs on a fini par doubler le fameux bus bondé. D'autres véhicules croisés en chemin étaient en panne... Bref, après une heure de route, on arrive à Sempol : on ne s'en est pas si mal tirés :-)

 Bemo bondé !

 Arabika Homestay

 Vue sur le Kawah Ijen de l'hôtel

 Ils commencent le permis jeunes !

 Autre vue de l'hôtel

Notre chambre est située à 1km du village (Arabika Homestay), et au beau milieu des plantations de café. D'ailleurs, leur café est délicieux ! On s'installe rapidement, puis décidons de nous balader une peu dans Sempol et surtout de négocier un transport pour nous rendre à Kawah Ijen le lendemain matin. A l'hôtel, c'est 50000 roupies par personne le trajet aller uniquement et à mobylette. Le village de Sempol est très sympa, propre, mignon. Il y a grosso modo une route principale bordée de maisons accolées ayant chacune un petit jardin à l'avant. L'atmosphère y est agréable. On croise des jeunes à mobylette mais le prix annoncé pour nous emmener au volcan est le même qu'à l'hôtel, pas moyen de négocier. Résignés, on se dirige vers l'hôtel... Je croise un minibus et demande au chauffeur s'il sait si des bémos vont au volcan ou non. Finalement une femme nous aborde, elle parle bien anglais. De fil en aiguille, elle nous indique qu'ils sont en famille ici (dans le même hôtel et le même bâtiment que nous en plus !) et qu'ils ont loué un minibus, et nous proposent de nous emmener le lendemain avec eux au volcan. Départ à 2h30 du matin, lol. On accepte volontiers mais on n'en croit pas nos oreilles ! On propose de participer aux frais de transport mais elle refuse !!!

 Village de Sempol


 Y'a même des poubelles !!!


Ce matin, départ très tôt donc, après quelques heures de nuit blanche car il devait faire 15° voire moins, et qu'il nous était impossible de dormir avec le froid... L'ambiance à cette heure est assez impressionnante. Une fois à l'entrée du volcan, on s'acquitte de nos droits d'entrée (15000 roupies chacun et 30000 pour l'appareil photo) et nous voilà partis pour une belle ascension (un peu plus de 500m de dénivelé sur 3kms dans le noir). La famille avec laquelle nous faisons la randonnée nous explique que c'est une première pour les enfants. L'un des garçons a de l'asthme et galère un peu ! Yannick le prend par le bras et le tire pour l'aider à monter. Arrivés en haut, la vue est imprenable, même si plus on avançait, et plus les vapeurs de souffre piquaient les yeux et la gorge. Nous avions d'ailleurs un foulard sur le visage.

Le nom de Kawah Ijen, situé à 2485m, signifie cratère vert en javanais. Son cratère contient du solfatare d'où est extrait du minerai de souffre et abrite un lac acide ovale d'un kilomètre de long et de 600m de large, réputé pour être le plus acide de la planète ! Le minerai de souffre se cristallise en concrétions après avoir été émis sous forme de vapeurs. Le minerai de soufre de la solfatare du Kawah Ijen est exploité depuis plusieurs décennies par des villageois de la caldeira de l'Ijen. Ces derniers extraient le minerai à coup de barre à mine sous la forme de blocs de plusieurs dizaines de kilogrammes chacun qu'ils installent dans des paniers. Ils les redescendent ensuite à pied dans la vallée jusqu'à une usine. Afin d'optimiser la formation de ce minerai, un système de tuyaux métalliques a été installé à la sortie des principales bouches. Les vapeurs sont alors refroidies plus rapidement et la concentration élevée en minéraux accélère leur cristallisation, augmentant par là-même le rendement de cette industrie. Ce métier n'est pas sans danger pour les mineurs car outre l'effort physique à fournir principalement représenté par la marche en altitude et le portage du minerai, la cohabitation durant des heures avec des composés chimiques est néfaste pour la santé. Les porteurs de souffre font jusqu'à 3 fois le trajet par jour en portant jusqu'à 70kg à chaque fois, tout ceci pour gagner entre 100 et 150€ par mois... Quelle vie !

Notre retour vers Bondowoso s'est fait sans difficulté, le bus ne passant que 5h après, nous demandons à une voiture qui nous emmènera au pied de l'hôtel pour 4€ de plus que le bus ! Le reste de la journée, eh bien, est passé vite car on s'est reposé. On gardera un souvenir mémorable de cet endroit magique et de la gentillesse de cette famille javanaise !

 Lac de Kawah Ijen



 Porteur de souffre

 Imaginez le poids de ces paniers...

 Paniers de souffre

1 commentaire:

  1. Coucou les loulous !!
    Eh bien, je vois que le périple commence fort, presque 1 mois et déjà de belles images !!
    Pour nous, c'est le retour au boulot, beurk !!! mais on pense déjà aux prochaines vacances et d'ailleurs on réfléchit à la possibilité de venir vous voir en Asie ! pour octobre - nov, ça va faire un peu juste, si j'emmène Sylvain, ce serait vacances de Février ou d'Avril, en Février, vous aviez dit Thailande et en Avril, vous en serez où ?
    Répondez moi vite, qu'on puisse choisir et préparer tout ça ! enfin, si vous voulez voir nos têtes d'alsacien ! lol !
    gros bisous à vous 2

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