Knack in Asia: Petite halte à Bontoc puis quelques jours à Banaue

Vendredi matin, après un petit déjeuner sur notre balcon en contemplant les montagnes et la brume du petit matin qui s'y est installée, on part en jeepney pour Bontoc. Les jeepneys sont assez folklo ici aux Philippines, car ils partent quand ils sont pleins, et on y entasse autant de gens à l'intérieur que sur le toit :-) Pour descendre, ceux qui sont sur le toit frappent un coup sur la tôle et le jeepney s'arrête. Les locaux trouvent toujours de la place où se caser.

La route vers Bontoc est tout aussi belle que celle menant à Sagada, les paysages sont époustouflants ! On arrive à Bontoc après 1h de trajet. On se pose dans la seule pension abordable, on ne fait pas les difficiles. On mange un morceau dans notre hôtel, réputé cuisiner les meilleurs plats de Bontoc. On n'est effectivement pas déçus, notre poulet au curry et légumes est délicieux. Puis, on se met en quête d'un jeepney pour rejoindre Maligcong, réputé pour ses merveilleuses rizières en terrasses. Le jeepney pour s'y rendre ne fait que grimper, sur des routes, ou plutôt des chemins de cailloux et de terre :-)

Arrivés à Maligcong, on est tout simplement subjugués par cette vue. Les rizières en terrasses sont soutenues par des murets en pierre, et les couleurs sont magnifiques. On trouve un chemin bétonné traversant les rizières et menant à des petits villages. On décide de le suivre, en s'arrêtant toutes les deux minutes pour admirer la vue, et prendre des photos. Le système d'irrigation de ces rizières en escaliers est très bien conçu. Les rizières en terrasses des Ifugao sont extraordinaires tout au long de l’année, mais c’est un ou deux mois avant la moisson qu’elles sont les plus belles, quand elles arborent une couleur vert vif qui prendra peu à peu des reflets dorés. À l’époque des plantations, les terrasses donnent à voir un paysage nu et aride qui a aussi beaucoup de charme. À Banaue, la meilleure période s’étend de juin à juillet (avant la moisson) et de février à mars (nettoyage et plantation), ce qui est aussi valable pour Maligcong. À Batad, qui connaît deux périodes de plantation, les champs sont particulièrement verdoyants entre avril et mai et octobre et novembre. En tous cas, c'est au prix d'efforts presque surhumains que l'on peut assister à un tel spectacle. Tous les murets ont été construits à la main, et quand on voit le dénivelé, on imagine le travail de titan !!!

On parvient presque à un village quand des gouttes commencent à tomber, et en quelques minutes, les gouttes se transforment en trombes d'eau. On a juste le temps de courir s'abriter sous un toit de tôle, et on est déjà bien mouillés. On patientera presque une heure, et on repartira sous la pluie mais un peu moins virulente. Les paysages sont différents, les couleurs sont changeantes quand les rizières sont inondées, et quand la brume s'est installé. On poursuit notre chemin, en activant un peu le pas car un orage tonne et qui dit orage, dit foudre. On est un peu la cible puisque nous sommes le point le plus haut dans le coin :-( On atteint l'endroit où le jeepney nous a déposé. On attend, mais vu que la pluie se calme et que le prochain jeepney est dans une heure, on décide de rentrer sur Bontoc à pied. Les grenouilles nous accompagnent tout au long du chemin. Il n'y a que de la descente, donc les kilomètres ne se font pas trop sentir. Arrivés à notre hôtel, on n'est pas contre une bonne douche chaude. Nos habits atterrissent sous le ventilo, en espérant qu'ils seront secs demain...

Au dîner, on commande une soupe aux champignons, le bol que rapporte la serveuse est en fait grand comme un saladier, y'a de la soupe pour un régiment :-) Et en plus, elle est délicieuse !!!

Ce matin, on part pour Banaue, célèbre pour ses rizières en terrasses classées au patrimoine mondial de l'Unesco. Les horaires des bus du lonely panet ne correspondent absolument pas à la réalité. On prend un van pour 150 pesos chacun. Et c'est parti pour 2h de route tortueuse, avec des paysages grandioses, comme toujours.

Arrivés à Banaue, on se trouve une GuestHouse sympa avec une chambre donnant sur les rizières en terrasses, donc on vous laisse imaginer la vue :-) Puis, on fait un tour au marché, on s'achète des avocats, des tomates cerise et un ananas pour le repas. Yannick décide de goûter au fameux halo halo, une sorte de boisson typique des Philippines composée de coco râpée, de morceaux gélatineux, de bananes écrasées, de pâtes, et de trucs indescriptibles, le tout avec de la glace pilée. Je tente aussi, et franchement, ce n'est pas mauvais. Y'avait pas de quoi pousser des hauts cris et en vomir dans Pékin Express :-) Puis, on règle quelques trucs : bus à réserver à l'avance pour Manille, avion pour se rendre sur l'île de Palawan, transport pour rejoindre Batad demain... La pluie s'abat sur le village depuis 17h, donc on en profite pour blogger et trier les photos...

Pour un Philippin, l’évocation de rizières en terrasses renvoie à Banaue. Cerné par ces vertes cultures étagées, le bourg est directement accessible depuis Manille et est pourtant à 1200m d'altitude, ce qui en fait une destination moins idyllique que Sagada. Ces impressionnantes rizières en terrasses, soutenues par des murs de boue, datent d’il y a quelques 2000 ans. Ces rizières en terrasses furent construites par les Ifugao, jadis chasseurs de têtes, qui sculptaient le bois aussi habilement qu’ils façonnaient des terrasses. Leurs statues de bulol sont devenues un symbole des Philippines, quoique mal compris : les bulol sont des gardiens du riz et non des dieux du riz, comme on le croit souvent.